Article N° 8027

OFFICINE EXPO 2025

Officine Expo : De l’utilité de la mise en place des pratiques collaboratives médecins-pharmaciens.

Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:36
La Journée mondiale des pharmaciens, qui a été célébrée le 25 septembre dernier, a mis en lumière un fait désormais incontestable : les pharmaciens ne sont plus seulement des dispensateurs de médicaments, mais des acteurs essentiels du parcours de soins. Sous le thème «Les pharmaciens répondent aux besoins de santé mondiaux», l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) ont rappelé l’importance de leur rôle dans un contexte de transformation des systèmes de santé.
 
Cette approche qui conditionne la pérennité de la profession, a figuré parmi les thématiques programmées lors du Salon Officine Expo, qui s’est tenu les 7 et 8 février à Marrakech.
 
En effet, une table ronde intitulée «Les pratiques collaboratives médecin - pharmacien pour une meilleure prise en charge du patient» a été organisée lors de ce conclave. Cette table ronde a réuni huit experts, tous convaincus de la nécessité d’impliquer les pharmaciens dans la prévention et le dépistage précoce des maladies, de renforcer la collaboration entre médecins et pharmaciens pour la prise en charge des maladies psychiatriques et d’autres pathologies chroniques.  
 
 
Dr Prosper HIAG
 
Aujourd’hui, les pharmaciens ne se contentent plus de délivrer des ordonnances. Ils interviennent activement dans la prévention, le suivi des maladies chroniques, la vaccination et l’éducation thérapeutique des patients. Leur proximité avec la population et leur expertise en font des relais privilégiés pour garantir l’observance des traitements, détecter les risques médicamenteux et orienter les patients au sein du système de santé. Cette évolution s’inscrit dans une logique de collaboration interprofessionnelle, promue par la FIP et adoptée par de nombreux pays.
 
Les protocoles de coopération entre pharmaciens et autres professionnels de santé se multiplient, permettant un transfert d’activités qui allège la pression sur les médecins tout en améliorant la prise en charge des malades. Ces dispositifs encadrent, par exemple, la gestion des soins non programmés, le renouvellement des traitements chroniques, l’ajustement des posologies sous certaines conditions ou encore l’accompagnement des patients en téléconsultation. Ces nouvelles missions nécessitent bien sûr une formation adaptée et le respect de normes strictes, mais elles offrent une réponse concrète aux défis d’accessibilité aux soins, notamment dans les zones sous-médicalisées.
 
L’intégration des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) en pharmacie, comme c’est le cas en France, illustre parfaitement cette mutation du métier. En détectant précocement certaines pathologies et en assurant un suivi rapproché des patients, les pharmaciens contribuent directement à la prévention et à la lutte contre les maladies infectieuses. De même, leur rôle dans l’extension de la couverture vaccinale est désormais reconnu et encouragé dans de nombreux pays.
 
Cependant, ces avancées ne doivent pas faire oublier les défis majeurs auxquels la profession est confrontée dans de nombreux pays. Parmi ces défis, les pénuries de médicaments représentent une difficulté grandissante, impactant autant les patients que les soignants. Le pharmacien, en première ligne face à ces ruptures, doit jongler entre gestion des stocks, réorientation thérapeutique et communication avec les prescripteurs pour assurer la continuité des traitements. 
 
Loin d’être un simple rouage du circuit du médicament, le pharmacien devient un véritable acteur de la santé publique, à la croisée des attentes des patients et des exigences des politiques de santé. Dans un monde où l’accès aux soins est un enjeu crucial, il est plus que jamais nécessaire de reconnaître et de valoriser son rôle dans une approche ccollaborative et intégrée des soins.

Source : PharmaNEWS 768